Le management participatif : accepter de ne pas tout savoir
Ne croyez-vous pas que l’ignorance du gestionnaire puisse être un véritable moteur pour construire et améliorer le savoir de l’équipe ? Lui et les membres de son équipe auraient l’objectif commun de devenir une véritable unité de performance pour créer de la valeur pour l’entreprise. Pouvons-nous voir l’ignorance comme une occasion de renforcer le positionnement du manager face à son équipe ?
Pour impliquer ses employés, le manager d’équipe ne devrait-il pas se servir de son ignorance pour dynamiser les échanges ? Cette tactique pousserait les différentes parties prenantes à accepter pleinement le rôle qu’elles occupent au sein de l’entreprise et à prendre des initiatives dans le groupe. Cette démarche est intéressante. Le manager pourra concentrer son temps de travail à accomplir ce pour quoi il est payé, c’est-à-dire piloter, orienter, scinder et dynamiser son équipe autour d'une vision commune pour la rendre la plus efficace possible. Il pourra également mettre en valeur les membres de son équipe grâce à l’utilisation de leurs savoirs respectifs, en les challengeant aussi avec une approche technique axée sur la résolution de problèmes.
Pour diminuer les zones grises dans les relations entre les managers et leurs collaborateurs, et pour positionner les managers dans une situation où ils pourront jouer leur rôle de management proactif avec confiance, les entreprises doivent apprendre à définir très précisément et en toute transparence les responsabilités de chacun. Ça peut être au niveau de l’entreprise elle-même, avec la mise en place de fiches de postes, mais également, dans l’initiation de la relation entre le manager et son équipe, afin d’éviter de percevoir « l’ignorance » comme quelque chose de négatif.
De plus, il est du devoir de l’entreprise d’accompagner en temps réel les personnes qu’elles ont décidé de nommer aux postes de managers. Par accompagner, j’entends évidemment les former aux ressources humaines, mais aussi bien remplir leurs fonctions managériales au quotidien. Surtout, j’aimerais qu’on réfléchisse à ceci : ne devrions-nous pas aider les managers à accepter le fait de ne pas tout savoir ? Devrions-nous les former à accepter l’ignorance pour mieux se surpasser ensemble ?
« Le management traditionnel se transforme en management/coach. » Jean-Philippe Raîche, PDG Europe-Asie, Proaction International