Nouveaux modèles de gestion
Comme les autres révolutions industrielles avant elle, l'Industrie 4.0 est marquée par un changement dans les mentalités.
Les employés des générations plus anciennes n’ont pas les mêmes valeurs que les plus jeunes qui intègrent le marché du travail. Pour une organisation et des équipes de travail qui performent à leur plein potentiel, les dirigeants et gestionnaires doivent revoir leurs modèles de gestion pour franchir le fossé générationnel et mieux collaborer avec des équipes multigénérationnelles de façon à profiter des atouts de chacun.
Le gestionnaire d’aujourd’hui gère autant de main-d’œuvre qu'autrefois. Son défi demeure le même que celui du gestionnaire 3.0, mais avec plus de challenges technologiques à relever. Il doit donc développer ses “softs skills” encore davantage pour mobiliser ses équipes de travail, ce qu'une machine ne saurait faire
Antoine Drapeau-Perreault, PDG Canada, Proaction International
De plus, avec et la montée de l'automatisation, les employés sont plus que jamais en quête de sens, tout particulièrement avec l'arrivée sur le marché du travail de la génération Z.
Pour mobiliser ses équipes, le manager doit aujourd'hui adopter une attitude de coach. Si la technologie fournit sans contredit des outils indispensables à la pérennité des entreprises, elle ne remplace pas les qualités humaines. Le développement des compétences managériales et opérationnelles demeure donc au cœur de cette transformation digitale.
« Le management traditionnel se transforme en management/coach. » Jean-Philippe Raîche, PDG Europe-Asie, Proaction International
Le manager 4.0 est donc un gestionnaire qui :
- Croit en ses collaborateurs, en leur bien être, et les aide à se développer dans une optique d'intelligence collective ;
- Est en perpétuelle évolution pour s'adapter aux changements technologiques rapides (management agile) ;
- A le courage de ses convictions et l’humilité d’admettre ses erreurs ;
- Inspire par sa transparence.
Voici d'ailleurs quelques mots-clés à changer au sein de nos organisations selon Jean-François Bertholet, spécialiste RH :
- Incitatifs → Reconnaissance
- Obéissance → Mobilisation
- Contrôle → Responsabilisation
Complexification de l’écosystème
L'Industrie 4.0 donne accès en temps réel à des bases d’information gargantuesques, ce représente une véritable révolution. On peut aujourd'hui mieux analyser le travail des équipes, connaitre le taux de rendement global des équipements, etc. Il devient facile de s’étourdir et de perdre le fil sur les priorités.
Dans un monde de surinformation (ou d'infobésité), s’assurer d’avoir une structure de gestion solide pour bien gérer toutes ces données devient essentiel. Le gestionnaire doit s’approprier les outils pour en tirer avantage et se former pour savoir cibler l’information pertinente (sens critique, résolution de problèmes complexes, etc.).
Comment garder l’équilibre nécessaire à une bonne gestion ?
La pleine conscience et l’intelligence émotionnelle sont des outils très efficaces à insérer dans notre quotidien, en particulier en cette ère de l'Industrie 4.0 et du tout-connecté. Malgré nos horaires remplis et le tourbillon d’informations, prendre un temps d’arrêt pour souffler doit aussi faire partie des priorités. Dans ces moments de pause, le gestionnaire apprend à être à l’écoute de soi.
Les humains ne peuvent pas gérer comme des machines; une gestion humaine passe par la reconnaissance de ses émotions et de celles des autres, par la connaissance de soi et des autres.
C’est ainsi que nous pouvons apprendre à mieux travailler ensemble.
Pénurie de main-d’œuvre et Industrie 4.0
Malgré l’automatisation de plusieurs processus, les individus demeurent le moteur de l’entreprise. L’esprit critique et la prise de décisions sont des compétences humaines que l’intelligence artificielle ne peut remplacer. Pour Antoine Drapeau-Perreault, la performance optimale des organisations repose sur un arrimage adroit de la gestion humaine (Management 4.0) et des bons outils technologiques (Industrie 4.0).
Cependant, on ne peut avoir de gestion humaine sans main-d'œuvre, et c'est là une ressource qui se fait de plus en plus rare. En effet, les taux de chômage sont en baisse constante depuis quelques années, indice d'une pénurie de main-d'œuvre qui ne s'estompera pas de sitôt.
Les gens ne quittent pas une entreprise, mais un patron.
Vous connaissez cette expression ? Les gestionnaires jouent effectivement un rôle clé dans la rétention des employés, en particuliers sur les postes qui requièrent une main-d’œuvre spécialisée. Cette rétention du personnel passe par la mobilisation.
Comment motiver ses équipes et les inspirer à s’impliquer ?
Pour réussir une telle manœuvre, le gestionnaire doit passer maître dans l’art de :
- Transmettre une vision et des objectifs clairs.
- Contribuer à transformer la culture organisationnelle vers un modèle plus participatif axé sur les relations horizontales et qui utilise le plein potentiel des employés.
- Impliquer les employés dans le partage d’idées et de solutions (intelligence collective).
Lorsque chacun dans une organisation joue son rôle dans une vision collective pour atteindre un but commun, réaliser les objectifs en équipe est motivant.
Cette approche permet de créer un mouvement de performance beaucoup plus fort au sein de l’entreprise et solidifie le sentiment d’appartenance, un élément qui contribue grandement à la rétention du personnel.
Arrimer Industrie 4.0 et Management 4.0
Le gestionnaire de demain doit être aussi agile avec la gestion du personnel qu’avec les outils des différentes familles de technologies. En usine, c’est un atout incroyable que d’avoir les capacités de calculer la performance avec autant de données précises.
Imaginez un gestionnaire outillé d'une application l’aidant à alléger ses tâches techniques et lui permettant ainsi de se consacrer plus de temps à innover. Que de potentiel libéré pour amener l'organisation à un autre niveau !
L'outil de gestion 4.0 UTrakk offre entre autres cette possibilité. Cette application permet de :
- Supporter les bonnes pratiques et les meilleurs comportements de gestion
- Planifier des rituels de rencontres
- Mettre en place des plans d'action
- Gérer les écarts de performance pour saisir les opportunités
La mise en place d'outils technologiques performants ne suffit pas à améliorer la performances des équipes et des organisations. Il faut que l'Humain suive la cadence.
Anticiper l'arrivée de l'industrie 5.0
À peine le concept d'industrie 4.0 intégré, qu'on commence déjà à parler de 5e révolution industrielle.
Si l'industrie 4.0 a marqué l'avènement de l'IA et de l'automatisation, les organisations à succès commencent à développer l'approche 5.0 qui remet l'humain au cœur de la performance opérationnelle et de la transformation numérique.
Cette évolution marque l'avènement de la créativité humaine et favorise l’efficacité mécanisée, créant ainsi un écosystème où les humains et les machines peuvent collaborer plus efficacement pour résoudre les problèmes plus rapidement que jamais.
À la course technologique qui marque encore l’ère 4.0 s'ajoute donc maintenant la course au développement des compétences humaines. Dans cette nouvelle ère, l'Homme ne suit plus, mais dicte la cadence, ainsi le bon manager 5.0 sera celui qui arrivera à tirer le meilleur de la collaboration homme-machine.
Il importe de s’assurer d’accompagner les gestionnaires dans leur évolution vers le management 4.0 et même d'anticiper l'ère 5.0 en entraîner des employés clés qui pourront à leur tour coacher les équipes afin de perpétuer la démarche au-delà de la transition numérique.