Qu’est-ce qu’un audit santé et sécurité au travail ?
Un audit de santé et sécurité au travail est une activité indépendante, méthodique et documentée, visant à vérifier si les pratiques d’un employeur en matière de santé et sécurité au travail respectent les règles en vigueur – les lois, les normes et les procédures internes. Son but est d’identifier les forces, les faiblesses et les opportunités d’amélioration d’un système dans son ensemble.
Les types d’audit SST
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Audit interne : Il est effectué par une entreprise qui souhaite s’auto-évaluer et réalisé par des membres du personnel formés et ayant une qualification d’auditeur.
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Audit externe : Il est mené par un organisme tiers (cabinets spécialisés, consultants, certificateurs).
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Audit réglementaire : Il vérifie la conformité de l’organisation par rapport aux normes, aux lois et aux règlements applicables.
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Audit de programme : Il évalue un programme spécifique de prévention ou de gestion des risques, pour en vérifier la mise en place et l’efficacité.
Il existe également différents types d’audit spécifiques à certains domaines :
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L’audit informatique analyse la sécurité des systèmes d'information et la conformité aux politiques de cybersécurité.
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L’audit sécurité HSE couvre tout ce qui se rapporte à l’hygiène, la sécurité et l’environnement de travail, dans une approche intégrée.
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L’audit hygiène et sécurité alimentaire se concentre sur les bonnes pratiques de fabrication, d’hygiène et de traçabilité dans l’industrie agroalimentaire.
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L’audit de sûreté évalue les mesures de protection contre les actes de malveillance portant sur la sécurité physique.
Les modalités de l’audit SST
Dans les petites structures ou pour un audit de santé et sécurité à portée restreinte (un seul site ou département), il est plus courant d'avoir un seul auditeur, par exemple, un audit interne réalisé par un membre du service SST, ou un audit ponctuel confié à un consultant externe indépendant.
Pour les audits plus complexes (plusieurs sites, processus multiples ou norme ISO 45001), une équipe d’audit pluridisciplinaire est souvent mobilisée. Elle peut inclure un auditeur principal (ou chef d’audit) qui coordonne le déroulement de la démarche, un ou plusieurs auditeurs techniques ou de terrain, et des experts ponctuels (hygiène, manutention, ergonomie, etc.).
La différence entre visite et audit SST
Il ne faut pas confondre l’audit avec la visite SST, qui est une activité régulière permettant aux managers d’observer les comportements, d’identifier les risques et de sensibiliser les équipes, et ce directement sur le terrain.
Alors que la visite de sécurité est un outil de prévention quotidien ou hebdomadaire, l’audit SST est plus formel et ponctuel, avec une portée élargie et des critères d’évaluation précis.
Les avantages de l’audit SST
En repérant les défaillances potentielles dans les processus, les équipements ou les comportements, les audits de santé et sécurité permettent d’intervenir avant que les risques professionnels ne deviennent des accidents. Ils contribuent aussi à renforcer la maîtrise des situations dangereuses, à hiérarchiser les priorités d’action, et à mobiliser les ressources là où elles sont réellement nécessaires.
Notez que l’audit SST ne se limite pas aux risques physiques, mais s'intéresse aussi aux risques psychosociaux (stress, surcharge de travail, etc.). En ce sens, il s’inscrit comme un outil clé de la prévention globale, bien en amont de la réaction aux incidents.
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Réduire les accidents de travail et maladies professionnelles : Identifier plus efficacement les dangers permet de mettre en place des mesures préventives ciblées, réduisant les incidents et protégeant la santé des salariés.
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Assurer la conformité en matière de réglementation : Respecter les exigences légales permet d’éviter les sanctions, les amendes et les arrêts de production, tout en renforçant la réputation de l’entreprise.
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Préparer une certification : Se conformer aux normes reconnues, comme l’ISO 45001, démontre un engagement structuré envers la santé et la sécurité et valorise l’organisation.
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Renforcer la culture de prévention : Faire de la sécurité une priorité quotidienne favorise l’adoption de comportements responsables, une vigilance partagée et une implication active de tous les niveaux de l’entreprise.
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Accroître l'engagement des employés : Montrer que la santé, la sécurité et le bien-être sont au cœur des préoccupations de l’entreprise renforce le sentiment d’appartenance, la motivation et la fidélisation des équipes.
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Améliorer la productivité : Un environnement de travail sécuritaire limite les absences, les remplacements imprévus et les arrêts de production, permettant aux équipes de fonctionner de manière fluide et efficace.
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Réduire les coûts indirects : Moins d’incidents signifie aussi moins de dépenses cachées – frais juridiques, augmentation des primes d’assurance, perte de réputation ou baisse de la satisfaction client.
Quand faut-il déclencher un audit SST ?
Il est généralement conseillé d’effectuer un audit de santé et sécurité au travail une à deux fois par an. Ce rythme peut néanmoins varier selon le secteur d’activité ou la situation :
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Ouverture d’un nouveau site ou d’une nouvelle ligne de production : Ces phases sont propices à l’apparition de risques liés à l’implantation de nouveaux équipements, à l’aménagement des postes de travail et à la formation des travailleurs.
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Changements dans les processus ou les équipements : Toute modification dans les conditions et méthodes de travail ou les machines peut apporter avec elle son lot de risques ou rendre obsolètes certaines procédures de sécurité déjà implantées.
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Croissance rapide des effectifs ou restructuration : L’arrivée soudaine de nouveaux employés ou une réorganisation interne peuvent fragiliser les pratiques en santé et sécurité au travail si la formation et les procédures ne sont pas ajustées en conséquence.
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Préparation à une certification ou un renouvellement : Dans ce contexte, l’audit permet de faire un état des lieux, de repérer les écarts éventuels et de peaufiner le système SST avant l’évaluation officielle.
Il est impératif de planifier ces audits et de pouvoir les déclencher rapidement en cas d’incident ou d’alerte terrain.
Comment mener un audit de santé et sécurité au travail réussi
1. Définir le cadre de l’audit
Définir les objectifs de l’audit. Souhaitez-vous vérifier la conformité réglementaire, préparer une certification, ou encore repérer des axes d’amélioration ? Clarifier le but vous permettra d’orienter l’ensemble de la démarche.
Identifier les critères de l'audit, c’est-à-dire les lois, normes ou politiques internes sur lesquels il va s’appuyer (Code du travail, norme ISO 45001, etc.).
Prévenir les équipes qu’un audit aura lieu. Communiquer cette information au préalable limite les appréhensions, favorise la transparence et mobilise les collaborateurs.
Sélectionner les auditeurs avec soin. Ceux-ci doivent être qualifiés, formés à l’audit SST, et idéalement extérieurs à la zone ou à l’équipe auditée, afin de conserver leur objectivité. Selon les cas, l’entreprise pourra mobiliser un auditeur interne, un consultant externe ou faire appel à un organisme de normalisation.
Conseils de pro :
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Impliquez les parties prenantes dès le début pour favoriser l’adhésion et enrichir l’analyse des objectifs.
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S’il y a plusieurs auditeurs, formez un groupe pluridisciplinaire, afin d’apporter un regard croisé sur les défis techniques, humains et organisationnels.
2. Rassembler les données nécessaires à l’évaluation
Analyser les documents. L’auditeur consulte les politiques SST, les procédures en vigueur, les fiches de poste, les rapports d’incidents, les plans de formation, etc.
Observer le terrain. Il s’agit de visiter les zones de travail (souvent selon une approche Gemba), d’observer les pratiques, d’utiliser la checklist SST et de noter les écarts.
Effectuer des entrevues avec les employés, les superviseurs et les responsables SST permet de mieux comprendre comment la sécurité est perçue et appliquée au quotidien. Ces échanges donnent un bon aperçu des habitudes de travail, des difficultés rencontrées, mais aussi des initiatives positives mises en place dans l’environnement de travail.
Conseils de pro :
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Variez les sources d'information (observations terrain, entretiens, revues documentaires et analyse d'incidents) pour avoir une vue complète de la situation.
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Observez sans interrompre les opérations, lors des visites. Adoptez une posture discrète et non intrusive. Documentez rigoureusement en prenant des photos et en notant des exemples précis. Utilisez un outil numérique comme UTrakk pour centraliser les données.
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Privilégiez un ton constructif pour formuler les constats. L’objectif est d’améliorer, pas de sanctionner.
3. Comparer les informations recueillies aux objectifs définis
Identifier les écarts comme les non-conformités, les pratiques à risques, ou les manquements à des procédures internes.
Classer les écarts par ordre par type (sécurité immédiate, conformité légale, efficacité opérationnelle), afin de structurer les constats puis de les ordonner par priorité (criticité).
Ces constats serviront de base à la rédaction du rapport d’audit, un document formel présentant les résultats de l’évaluation illustrés par des preuves et accompagnés de premières recommandations.
Certains audits utilisent un système de notation pour évaluer le niveau de maturité SST d’une unité ou d’un site, allant d’un niveau « réactif » à un niveau « proactif » ou « préventif ».
4. Formuler des directives selon les conclusions de l’audit
Faire des recommandations clairement formulées, réalistes et applicables sur le terrain. Elles doivent aussi correspondre aux réalités de l’entreprise (taille des équipes, rythme de production, ressources disponibles, contraintes techniques, etc.). Par exemple, on ne proposera pas la même solution à une PME de 30 salariés qu’à une usine de 500 personnes.
Impliquer les équipes. Elles peuvent valider la faisabilité des mesures proposées et proposer des solutions adaptées à leur réalité opérationnelle. Leur retour permet d’optimiser les recommandations en tenant compte de facteurs tangibles (délais, ressources disponibles, organisation du travail, etc.).
Conseils de pro :
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Priorisez les recommandations en vous concentrant sur les actions les plus critiques. Trop de recommandations diluent l’impact.
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Informez les équipes concernées des constats, des résultats obtenus et des décisions prises. Cette transparence valorise les efforts collectifs, renforce l’implication et contribue à ancrer la culture SST.
5. Mettre en place les actions recommandées
Mettre en œuvre les recommandations. Commencez par faire un plan détaillé des actions à mettre en place suite aux recommandations. Quelles mesures implanter en priorité ? Qui est responsable de chaque action ? Quelles ressources utiliser ? Quels délais fixer ?
Faire le suivi. Une fois les actions implantées, un suivi régulier, notamment avec des revues périodiques, est indispensable pour garantir que les améliorations sont appliquées et qu’elles produisent les effets attendus. L’enjeu est de tirer pleinement parti de l’audit en intégrant ses enseignements dans la durée.
L’entreprise auditée doit identifier ce qui a bien fonctionné, ce qui a posé problème, et documenter ces retours pour affiner les prochains audits.
Assurez des audits santé et sécurité rigoureux et efficaces avec UTrakk
La digitalisation transforme en profondeur la manière de conduire et de suivre les audits de santé et sécurité au travail, en offrant des avantages telles que :
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la traçabilité complète des constats, preuves et actions ;
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la centralisation des données sur une seule plateforme ;
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l’analyse rapide grâce à des tableaux de bord dynamiques ;
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l’accessibilité mobile lors des visites terrain.
Le système de gestion quotidienne (DMS) UTrakk facilite la planification et la gestion des audits SST. Intégrées de façon périodique à l’agenda des managers, ces évaluations renforcent les mesures de sécurité existantes, facilitent l’identification des risques et l’implantation d’actions correctives rapides, et instaurent une culture d’amélioration continue de la sécurité au travail.
UTrakk comprend de multiples fonctionnalités qui soutiennent la mise en œuvre d’audits rigoureux et efficaces :
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La planification d’audits de sécurité structurés et périodiques, inclus aux activités standards des managers.
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Des listes de vérification de santé et sécurité, permettant aux managers de contrôler tous les points critiques à partir d’un appareil mobile, au cours de l’audit.
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L’assignation en temps réel d’actions correctives à des responsables, avec échéances.
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L’élaboration de projets d’amélioration en matière de santé et sécurité, comprenant des tâches, responsables et échéances.
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Création de tableaux de bord dédiés aux données de sécurité, pour une surveillance étroite des indicateurs de performance.
L’audit SST : un levier stratégique pour la prévention des risques professionnels
L’audit santé et sécurité au travail peut être comparé à un bilan de santé. Il ne s’impose pas seulement lorsque survient un incident, mais sert avant tout à prévenir les risques, à corriger les fragilités et à renforcer les défenses avant que les symptômes ne deviennent critiques.
Mené avec rigueur et ouverture, bien articulé et étroitement suivi, l’audit SST met en lumière la réalité du terrain et ses conditions de travail, bouscule les mauvaises habitudes installées et fait de la sécurité une priorité, un réflexe partagé par tous les salariés.
Plutôt que d’attendre qu’un accident secoue l’organisation, mieux vaut adopter une posture proactive et faire de l’audit une stratégie ancrée dans les routines et les comportements quotidiens des travailleurs. Car en matière de santé et sécurité au travail, l’inaction coûte toujours plus cher que la prévention.