Les communications numériques et la charge croissante sur l’environnement
On a longtemps prétendu que le passage aux correspondances numériques diminuait considérablement les émissions de carbone et favorisait l’efficacité tout en réduisant les déchets. Toutefois, des recherches contredisent cette affirmation. Elles indiquent que, d’ici 2025, le domaine des communications pourrait avoir utilisé 20 % de l’électricité mondiale, ce qui entraverait les efforts déployés autour du globe pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique. Elles stipulent également que les émissions du secteur des technologies de l’information et des communications pourraient s’élever à 14 % de la consommation énergétique planétaire d’ici 2040 et ainsi, dépasser celles de l’industrie aéronautique et du transport maritime !
En fait, la consommation d’énergie nécessaire à une recherche sur internet ou à l’envoi d’un courriel est minime. Cependant, si l’on considère qu’il y a environ 5,3 milliards de personnes sur le web aujourd’hui, cette petite quantité augmente rapidement. Et il n’y a pas que nos activités en ligne qui ont un impact écologique important ! Les objets connectés que nous utilisons et les systèmes qui les prennent en charge contribuent également à l’émission de gaz à effet de serre.
Les données
Toutefois, il est difficile de mesurer l’ampleur de l’empreinte environnementale numérique, car les experts ne s’entendent pas sur ce qu’il faut inclure et ne pas inclure. Doit-on calculer les émissions liées à la confection des appareils électroniques et des ordinateurs portables ? Qu’en est-il des émissions des entreprises technologiques qui conçoivent les solutions numériques ?
On estime que la fabrication d’un ordinateur et d’un écran de taille moyenne nécessite au moins 240 kg (530 lb) de combustible fossile, 22 kg (48 lb) de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. Autre fait intéressant : la production (et seulement la production) d’un appareil électronique est responsable de 80 % des émissions de carbone de toute la durée de vie de cet appareil. C’est énorme ! Et on peut penser qu’avec l’obsolescence programmée et la fin de vie prématurée des différents dispositifs, cette donnée ne va qu’empirer.
L’absence de législation internationale en matière de recyclage signifie que nous nous débarrassons d’une grande quantité de déchets électroniques avant la fin de leur cycle de vie et sans réglementation stricte. En moyenne, ce chiffre représente 20 à 50 millions de tonnes de déchets par an.
Malgré les effets sur l’environnement, la communication numérique joue toujours un rôle essentiel dans l’excellence opérationnelle des entreprises. Nous ne pouvons pas éviter d’employer l’internet et les outils digitaux, mais nous pouvons adapter nos comportements pour réduire notre pollution numérique en entreprise. Pour changer vos habitudes, vous devez d’abord saisir l’impact de certaines des méthodes de communication les plus utilisées.
Quelle est l’empreinte carbone des courriels ?
Tous les gaz à effet de serre sont convertis en une quantité comparable de CO2 pour mesurer l’empreinte carbone. Par exemple, celle d’un seul message électronique peut être comprise entre 0,03 g et 26 g de dioxyde de carbone. Compte tenu des millions de courriels échangés quotidiennement, l’impact est significatif à long terme.
Comment ça fonctionne ? Les émissions proviennent de l’énergie nécessaire à l’alimentation des appareils utilisés pour les envois et réceptions de courriels. On peut penser aux infrastructures de réseau qui facilitent le transfert des emails, mais aussi, aux centres de données, qui en stockent le contenu. Tous les allers-retours avec vos contacts ont une consommation d’énergie. En règle générale, plus le message est volumineux et renferme de lourdes pièces jointes, plus son impact environnemental est important.
Comment optimiser votre utilisation des courriels au travail pour construire un avenir plus écoresponsable ? Voici quelques petits changements simples qui permettront de réduire votre pollution numérique en entreprise :
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Évitez les emails redondants et communiquez seulement avec les destinataires qui ont besoin de l’information.
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Envisagez d’employer un chat interne comme Teams ou Slack.
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Videz régulièrement vos spams et votre corbeille.
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Désabonnez-vous des infolettres que vous ne lisez pas.
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Compresser les fichiers devant être envoyés par courriel.
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Ayez recours à des services d’hébergement de documents et partagez le lien lorsque vous avez des envois volumineux.
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Utilisez une clé USB quand vous partagez des dossiers avec des collègues de travail.
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Supprimez les courriels dont vous n’avez plus besoin.
Quelle est l’empreinte carbone du chat (Teams, Slack, etc.) ?
L’empreinte carbone des outils de messagerie varie en fonction des fournisseurs. Par exemple, Teams et Slack sont hébergés par des prestataires d’énergie verte qui déclarent être activement conscients des implications des programmes sur l’environnement. Pour avoir une vision plus claire de leur impact, il faut tenir compte de la quantité de consommation électrique nécessaire lors du lancement de l’application, de l’ouverture d’une conversation, de l’envoi d’une image, d’un texte brut et d’une pièce jointe.
L'application ayant la meilleure moyenne d'impact carbone pour l'envoi d'un message est Slack (0,035 de CO2), suivie de près par Skype (0,043 de CO2) puis Teams (0,055 de CO2), soit une différence de 36 % entre la meilleure et la moins bonne.
*Source : Greenspector
Quelle est l’empreinte carbone des SMS ?
Le bon vieux texto est considéré comme la méthode de communication la plus durable. On estime qu’un SMS de 140 octets maximum émet 0,00215 g de CO2. Mais là encore, vous devez vous assurer que vous faites parvenir vos messages à des destinataires pertinents. Dans un souci de sobriété numérique, évitez les SMS d’un ou deux mots et regroupez vos informations dans un seul envoi. En plus de réduire l’empreinte environnementale des utilisateurs, le texto serait le moyen de communication préféré des particuliers pour contacter les entreprises. Dans le même rapport, la plupart des gens ont dit privilégier les SMS plutôt que les courriels pour les discussions urgentes.
Quelle est l’empreinte carbone de la visioconférence ?
Si l’on tient compte des transports, du gaspillage alimentaire et des déplacements, les réunions en personne émettent davantage de gaz à effet de serre que les vidéoconférences. Toutefois, un examen plus approfondi de ces rencontres en télétravail montre qu’elles génèrent une quantité importante de CO2.
En effet, le transfert de données du réseau est le principal responsable des gaz à effet de serre dans les vidéoconférences. Selon la plateforme utilisée, une heure de visioconférence nécessite 2 à 12 litres (0,5 à 3 gallons) d’eau et de terrain et peut produire entre 150 et 1000 g de CO2.
Cependant, vous pouvez réduire considérablement ces émissions en éteignant votre caméra pendant vos appels, dans la mesure du possible.
Comparaison de l’empreinte carbone des courriels et des SMS
Le passage de vos campagnes commerciales du e-mail au SMS réduirait votre consommation énergétique d’environ cinq tonnes pour chaque 100 000 messages texte envoyés. En plus, un SMS a un taux d’ouverture de 95 % dans les trois minutes qui suivent son envoi, ce qui en fait un canal de communication plus efficace pour votre entreprise.
Quelles sont les autres façons de limiter l’empreinte carbone numérique au travail ?
Outre les ajustements mineurs apportés à la manière dont vous utilisez vos moyens de communication professionnels pour un numérique responsable, votre lieu de travail peut également modifier son fonctionnement pour diminuer sa consommation électrique et contribuer à un avenir plus vert. Voici quelques idées :
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Éteignez vos appareils si vous ne prévoyez pas vous en servir dans les deux prochaines heures ou plus. Le mode veille dépense toujours de l’énergie.
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Dans la mesure du possible, limitez l’utilisation du nuage et stockez les données sur l’ordinateur ou sur un disque dur.
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Préférez le Wi-Fi pour une connexion internet au lieu de la 4G, qui consomme 20 fois plus d’énergie.
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Optimisez les pages web de votre entreprise.
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Découvrez Ecosia – Le moteur de recherche qui plante des arbres, plutôt que Google ou Bing.
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Gardez votre signature de courriel simple.
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Désactivez la lecture automatique sur YouTube et sur les réseaux sociaux pour éviter de gaspiller le trafic internet.
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Diminuez l’intensité de votre écran de bureau pour réduire votre consommation énergétique.
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Enlevez les fonctionnalités et les notifications inutiles des applications.
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Entretenez et réparez les équipements informatiques à la place de vous en procurer de nouveaux. Ne les remplacez que lorsqu’ils sont en fin de vie.
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Achetez du matériel d’occasion ou remis à neuf (souvent appelé reconditionné ou refurbished) lorsque c’est possible.
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Choisissez des dispositifs numériques qui consomment moins d’énergie et qui sont fabriqués à partir de matières premières respectueuses de l’environnement.
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Sélectionnez méticuleusement les fournisseurs de technologie avec lesquels vous travaillez. Renseignez-vous sur leur politique en matière de durabilité. Par exemple, demandez-leur la source d’énergie utilisée et optez pour des centres de données qui font ont recours à des énergies renouvelables.
Conclusion
Même si les entreprises ont de plus en plus besoin d’adopter des solutions technologiques, il est essentiel de tenir compte de l’impact écologique quotidien de nos choix sur l’environnement et les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ça ne signifie pas de revenir aux méthodes traditionnelles du papier et du crayon, loin de là ! La transition écologique devrait s’arrimer avec la transition technologique. La clé, c’est de réussir à apporter quelques petites modifications conscientes à nos habitudes. De cette façon, nous nous offrirons collectivement un avenir plus vert.
Voici nos objectifs, qui peuvent peut-être vous inspirer :
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Trouver des façons de réduire les émissions de CO2.
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Gérer plus efficacement les outils digitaux afin de diminuer la quantité d’énergie que nous utilisons.
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Compenser ce qui ne peut être changé en contribuant à des écocauses comme la plantation d’arbres.
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Sensibiliser à l’empreinte carbone du numérique et aux moyens de la réduire.
Ces dernières recommandations sont tirées de notre comité employés IMPACT. Chez Proaction Internationnal, notre équipe s’est mobilisée pour créer une politique d’entreprise forte en matière de développement durable. Pourquoi ce comité ? Parce que nous avons à cœur les aspects sociaux et environnementaux et souhaitons poser des gestes concrets pour faire une différence.